L’approche du projet s’est développée autour d’une problématique à forte vocation sociale, considérant qu’une implication tant théorique que pratique de l’architecture dans le traitement de ce sujet transporterait la réflexion dans un univers créatif peu exploité à cet effet.
L’itinérance c’est l’incapacité de s’approprier un espace, et ce, peu importe son échelle. La relation de l’homme à l’appropriation d’un territoire tant physique que social fonde l’approche architecturale du projet, qui vise la conceptualisation d’un centre d’hébergement pour femmes âgées itinérantes à Montréal, population fortement négligée dans les stratégies d'intervention actuelles. La réflexion s’engage d’abord à l’échelle urbaine alors que le principe d'intégration sociale et collective oriente le développement programmatique du projet. En ce sens, un « modèle réseau », constitué de fragments de programme, dispersés dans un contexte moyennement élargi, aspire à engager de nouvelles dynamiques de cohabitation essentielles à la réaffiliation spatiale et sociale.
Implanté entre les rues Clark et Saint-Laurent, le projet s'enracine dans un environnement interactif, notamment par la dualité de ses interfaces. L'objectif conceptuel vise à établir des univers collectifs et privés en intégrant des stratégies d'interaction/appropriation qui reflètent tant la souplesse que le contrôle. La réflexion architecturale adresse donc l'organisation spatiale et matérielle de ce programme complexe.