Capitale culturelle et pôle touristique majeur de la République d'Haïti, la Ville de Jacmel est un véritable musée en soi. Considérant le manque criant d’équipements culturels sur le territoire, et ce, en dépit des maintes collections artistiques et ethnographiques existantes, l’idée de créer un musée de la culture haïtienne représente une excellente occasion de concevoir un espace ouvert à tous, où art et vie civique s’entremêlent. Le site choisi longe un nouvel aménagement paysager en bord de mer. Afin de proposer une manière innovante de repenser le parcours muséal, le bâtiment est conçu comme étant une extension de cette promenade. Le rez-de-chaussée est poreux avec l'accès principal défini par un large atrium. Un escalier-ruelle amorce le début de la promenade en forme de boucle jusqu’à une plateforme urbaine. De là, les visiteurs peuvent établir des connexions visuelles avec le paysage et l’art puis librement poursuivre leur ascension jusqu’au toit, point culminant de la promenade. La façade externe du bâtiment est composée d’écrans métalliques perforés à la main par des artisans locaux. Le positionnement stratégique des motifs module la pénétration de la lumière, la ventilation naturelle du bâtiment, tout en orchestrant vues et moments de pause. Plus qu’une paroi protectrice, la façade permet aussi au bâtiment de remplir son rôle de catalyseur urbain en animant l'espace public, la nuit tombée.
Isabelle Alice Jolicoeur
Depuis toujours immergée dans l'univers artistique, Isabelle A. Jolicoeur choisit d'entamer des études en architecture à Montréal. Après l'obtention de son baccalauréat en 2010, elle décide de se lancer sur le marché du travail afin d'acquérir de l'expérience et de se rendre compte des réalités de la pratique en architecture. En plus d’acquérir une connaissance considérable en gestion de projets, l’ensemble de ses expériences professionnelles lui ont permis d’apprécier à sa juste valeur la collaboration en équipe. Les projets qui lui tiennent à coeur touchent, pour la plupart, à des enjeux sociaux, environnementaux et culturels toujours en équilibre constant entre l’imaginaire abstrait et la réalité constructive. De retour à l'Université de Montréal pour compléter sa maitrise en architecture en 2013, elle partage sa passion pour le design en général avec celles du graphisme, de la photographie et de l'écriture.