L’intrigant site du réservoir du parc Rutheford, ouvert et intime, entre le mont Royal et le centre-ville, nous inspire un lieu, entre première et troisième nature.
Autrefois pâturage, puis gardien vital de l’eau, le site devient vergers et prairies avec un parvis multifonctions pour la belle saison. Une cueillette libre de noisettes, pommes, poires, prunes, petits fruits, invite à louer échelles et chaises longues... Des murets de pierre et des bancs disposés à l’orée des vergers invitent les contemplatifs.
L’implication sociale, les activités et l’événementiel génèrent un sentiment d’appartenance aux usagers.
Chaque arbre est au-dessus des colonnes souterraines. L’orientation linéaire est-ouest des rangs de fruitiers et du pavé reprend subtilement l’orientation maçonnique du tracé d’antan. Un goutte-à-goutte nocturne justifie le repos du site. L’éclairage guide nos pas. L’accès reste traditionnel, mais le panorama depuis des Pins propose une passerelle plongeant dans la prairie.
L’autre vue sur le centre-ville au sud dessine un chemin bordé de bleuets et une dalle généreuse et surélevée. Parce qu’un verger bourdonne et mûrit, on aspire à une herbe fauchée plutôt que tondue.
La réduction des voies automobiles contient le trafic et l’eau est collectée, dirigée ou filtrée.
Ce nouveau site rappelle une campagne oubliée célébrant la dormance et la générosité fruitière. C’est ici que se retrouve une communauté en quête de farniente et de partage d’émotions.