Josianne Gemme-Guimond

Voilà l’architecture. Être ému dans un espace baigné de lumière, texturé ou vibrant d’actions. Voir le sourire des gens qui vivent ce que vous avez imaginé. Entendre l’écho du mouvement envisagé. Je désire apprendre ce côté invisible, subtil mais si importante qu’est l’émotion architecturale.

Mais encore plus qu’une expérience, l’architecture sert. Elle accompagne les gens dans leur quotidien, devient l’occasion d’échanges. Elle réunit, divertie, protège.

Ainsi donc, il est de mon avis que l’architecture est l’opportunité de proposer des innovations techniques, esthétiques, mais aussi sociales. La mise en œuvre d’un bâtiment s’accompagne de l’usager et je suis particulièrement sensible à son bien-être. Architecture sociale n’écarte toutefois pas la qualité spatiale, car c’est cette ambiance créée qui participera au confort et à l’émerveillement.

Quand les générations veillent les unes sur les autres

3500 rue Saint-Jacques, Montréal

Quel mode de vie devrait-on proposer aux personnes du troisième âge? Voilà la problématique de ce projet. Actuellement, nombreuses sont les personnes âgées souffrant de l’isolement. L’objectif est donc de proposer un mode de vie basé sur l’entraide et l’échange multigénérationnels de manière à stimuler et réinsérer socialement les gens âgés. Voulant énoncer un principe qui peut être reproduit, j’ai choisi d’intervenir sur un bâtiment industriel abandonné et générique par sa forme et sa structure :l’entrepôt Archivex près de la station Lionel-Groulx.

Dans une structure de béton, je propose d’insérer différentes typologies de logements générant une mixité des types de ménages. Leur disposition est établie à partir du principe du village. On propose ici de varier les échelles de relations, soit les échelles de la maison, de voisinage, de quartier, de village et de village dans la ville. Ainsi, on regroupe les unités de vie privée en petites familles partageant des espaces communs appropriables. Puis, des lieux de rassemblement plus grands servent à créer des relations élargies. Enfin, des ajouts programmatiques publics répondant aux besoins du quartier, soit une garderie, un café et des locaux communautaires, serviront à tisser des liens avec l’extérieur. Quant au deuxième principe d’intervention, soit addition/soustraction, il a permis à la fois d’aérer l’existant et de définir de nouveaux espaces. On retrouve alors un bâtiment influencé et influençant le contexte.

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